A l’angle des rues Saint-Martin et du Cloître Saint-Merri, on se retrouve face à face avec un bouquet de bambou. Le Socle aurait-il donc un fond ? Serait-il devenu un réceptacle ? Un Vase ? Un trou ? Une forêt dans lequel plonger son regard ?

Et oui ! Un bouquet géant, c’est en tout cas la première image que convoque ce foisonnement de tiges de bambou qui s’agitent et dansent dans les méandres du vent. Il y a quelque chose d’alchimique, d’élémental qui se dégage de cette ouvre mobile.

Aux branches de cet arbre hétéroclite se nichent des « oiseaux-lucioles » que des cages n’emprisonnent que leurs physicalités car leur chant, rayonnant de lumière, utilise les moindres interstices pour venir nous chatouiller le regard. C’est peut-être la nuit que Firefly Bird révèle l’ampleur de sa poésie projetant autant d’éclats que de lucioles qui s’agitent sur de grandes herbes. De loin, c’est un kaléidoscope lumineux qui se donne à voir. De près, c’est une chorégraphie photonique qui nous invite à danser.

Au gré du vent et des souffles c’est toute la structure qui s’agite et entre en écho avec l’arbre de la placette. Au fil de ses agitations les lampes oiseaux colorées dessinent des mouvements qui habillent le socle tel un carrousel où viennent rêver petits et grands.

C’est presque un dessin animé de Miyazaki qui se donne à voir dans les rues de Paris. Tout au moins, c’est une des possibilités ouvertes par l’oeuvre de Laurent Perbos, artiste plasticien né en 1971, qui oeuvre entre Marseille et Paris et dont les détournements ludiques témoignent de cette sensibilité aux lumières du zénith et du nadir. Il investit nos villes de ses créations ludiques qui animent et embellissent nos flâneries urbaines.